BIOGRAPHIE - HUGO LÉGER
Né à Montréal, Hugo Léger a fait des mots un métier. Sociologue de formation, il a d’abord été journaliste, entre autres au journal Le Devoir et au magazine L’actualité, avant de faire le saut en publicité, à titre de concepteur-rédacteur, puis de directeur de création. Il est l’auteur de trois romans, Télésérie (XYZ, 2016), Le silence du banlieusard (XYZ, 2014) et Tous les corps naissent étrangers (XYZ, 2012), finaliste au prix Senghor du premier roman francophone. Il a également publié deux recueils de chroniques, Faites comme chez vous (XYZ, 2018) et Bobos, Chroniques de la petite douleur, illustré par Sébastien Thibault (Somme toute, 2016). Il signe régulièrement des chroniques dans les pages Pause et Gourmand du quotidien La Presse+.
Site Internet : editionsxyz.com/auteur/hugo-leger/
INTERPRÉTATION
Je n’ai pas eu à chercher bien loin. J’ai cueilli le sujet comme un caillou qu’on ramasse au bord de la route. J’étais en vacances en Grèce, papillonnant d’une île à l’autre, découvrant ce qui différenciait celle que je venais de quitter de la prochaine où je venais de déposer mon goût de vivre. Et je me suis souvenu que Montréal aussi était une île avant d’être une ville. Que ses habitants étaient des insulaires fiers et indépendants, qui ont compris la nécessité de construire des ponts avec l’étranger, tous les étrangers. Pourtant, quand on habite Montréal, on oublie vite que c’est une île. Ses rives sont largement interdites autant à la baignade qu’à la promenade. Mais comme j’habite la Rive-Sud, chaque fois que je me rends en ville, je traverse le fleuve, à vélo, en métro ou en auto, et chacune de ces larges enjambées me rappelle cette réalité sociogéographique. Je ne sais pas si Montréal est devenue ce qu’elle est parce qu’elle est une île. Mais ce que je sais, c’est que Montréal ne serait pas exactement la même si elle n’en était pas une.